vendredi 28 février 2014

Cure-dents et brosses à dents à l'époque Edo


Cure-dents et brosses à dents à l’époque d’Edo

Par Mayuri Sakaguchi

Dans un restaurant japonais, on trouve souvent sur la table des yoji (cure-dents)à côté des waribashi (baguettes), mises dans une petite boîte laquée. C’est la coutume japonaise d’ utiliser un yoji après le repas pour l’ hygiène ou plutôt pour enlever les fibres de la nourriture qui sont abondantes dans les ingrédients utilisés dans la cuisine japonaise, comme les negi ( poireaux )par exemple.

On pense parfois qu’autrefois le yoji remplaçait la brosse à dents mais ce n’était pas vrai. En fait, les gens de l’époque d’Edo, se brossaient déjà les dents avec une brosse et du dentifrice.
Comment peut-on le savoir?
L’époque d’Edo est connue pour les estampes d’ukiyoe. Cette technique d’impression était très développée et il y en avait un nombre d’imprimer. Cette époque était paisible et cette situation a encouragé l’éducation de peuple. Environ 70 % de la population de la ville d’Edo pouvait lire et écrire. Les gens pouvaient profiter de lire des journaux (kawaraban) aussi bien que des romans avec des illustrations , kusazoushi.
D’après ces estampes ou illustrations, on peut savoir assez précisément de la vie du peuple d’Edo. Dans les livres on trouve plusieurs scènes de toilette. On peut alors voir comment ils faisaient.
Dans l’encyclopédie, 和漢三才図会, publiée en 1712 , on explique l’usage des Yoji avec des illustrations. Les Yoji étaient faits en saule ou en osier. On les utilisait en broyant d’abord l’extrémité par soi-même. Vers la fin de l’époque d’Edo, au début de 19e siècle, des brosse à dents de yoji sont devenu des produits qui se vendaient dans un yojiya (magasin de yoji) où l’artisan spécialisé montrait son habilité technique devant les clients. Des yojiya se concentraient autour de Sensouji à Asakusa.
Ce qui est intéressant est qu’il se trouve un certain nombre d’estampes décrivant de belles jeunes filles qui faisaient et vendaient des yoji-brosse à l’entrée de magasins. Elles étaient là bien sûr pour attirer des clients. Mais ce n’étaient pas seulement des hommes qui venaient les acheter. Pour quoi des belles filles? On peut le deviner grâce à un senryu (un poème satirique) fait à cette époque :

焚付にするほど楊枝浅葱買い
« Un homme en kimono jaune achète autant des yojis qu’il en met en place de bûche ».

On se rend compte par ce senryu qu’il y avait beaucoup de samurais subalternes qui venaient à Edo de la campagne pour le service du shogun (参勤交代). Ils portaient souvent un kimono jaune qui n’était pas du tout chic. Comme ils n’étaient pas riches et ne plaisaient pas aux femmes, ils allaient souvent à la yojiya et achetaient de nombreux yoji pour attirer les fille de yojiya. Au Japon la belle fille est toujours une bonne technique pour faire la promotion des vente!
Vers la fin de 19ème siècle, les brosses de yoji se sont améliorées et il y avait même les yoji avec deux brosses, grandes et petites, aux deux extrémités.
Quant au dentifrice, la plupart des gens utilisaient du sel, mais dans une ville urbaine comme Edo, on vendait déjà différents dentifrices. Ils se composaient de bicarbonate de calcium et des certains parfums comme le santal, le clou de girofle et bolneole. Les dentifrice étaient vendus naturellement dans les yojiya mais aussi par des colporteurs ou des camelots et de temps en temps par des saltimbanques. On inventait souvent des nouveaux produits avec une mixture nouvelle d’ingrédients et d’arômes.
Un certain nombre d’illustrations dans les romans montrant des scènes de brossage des dents, prouvent que les gens d’Edo avaient déjà la coutume de brossage.


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